L’automne et l’hiver ont passés vite cette fois. On a refait une campagne de financement, j’ai organisé quelques présentations de photos à mon travail et dans ma communauté pour partager notre expérience et aussi pour faire connaître l’organisme. Les gens étaient généralement super curieux et touchés.
Les boîtes de l’amitié
En janvier 2018, SSET nous a offert la possibilité d’envoyer des boîtes de l’amitié à la famille de Dzianis. Il nous était possible d’expédier une boîte pré remplie de denrées de première nécessité ou d’en remplir une à notre guise. M’étant fait dire que les conditions économiques n’étaient pas faciles au Bélarus, je me suis appliqué à trouver des vêtements, des aliments et des gâteries pour Dzianis, sa sœur, sa mère et son père. Nutella, sirop d’érable et Kindler surprise occupaient de l’espace dans la boîte de bananes qu’on avait récupérée chez IGA, qui arriva à bon port au mois d’avril ☺
L’arrivée!
Le 22 juin 2018, Dzianis atterrit pour la deuxième fois à YUL. Cette fois-ci, la chambre était prête et mon frigo était rempli d’aliments sélectionnés en pleine confiance. ☺ C’était pour moi tout aussi excitant que la première fois d’aller le chercher, du coup tellement moins stressant. Juste pour vous dire, Benoit n’était même pas présent! Une fois de plus, les enfants passaient à tour de rôle un moment avec l’interprète avant de partir avec leur famille d’accueil. Notre moment venu, j’ai appris que Dzianis n’avait pas mangé car il ne filait pas trop dans l’avion. Cette fois, il avait une question pour moi, est-ce que les travaux de notre maison étaient terminés?!! Quelle ne fut pas ma surprise!! La réponse était malheureusement non, du coup j’ai compris qu’il aurait préféré éviter de passer son été au beau milieu d’un chantier ☺
Cette fois, Dzianis a été malade une fois sur le trajet de 11 km qui sépare notre domicile de l’aéroport. Thank God on habite vraiment proche!! Rendu à la maison, il est s’est dirigé dans sa chambre comme si de rien n’était. Il avait l’air de se sentir chez-lui. ☺
Les nouvelles activités
En 2018, on a inscrit Dzianis à des cours de natation. On s’était fait dire que l’accès à une piscine ou à des plans d’eau n’était pas toujours facile dans les villages du Belarus et que ce serait une bonne chose pour lui. On en a parlé à ses parents (via l’interprète) et il semble que le petit était bien partant. On leur a aussi demandé quel sport Dzianis aimerait pratiquer et la saveur de l’été était cette fois-ci le basketball! On l’a inscrit à une semaine de camp de jour de basket dans notre quartier ☺
Dzianis était un peu gêné à son premier cours de natation, il a quand même semblé beaucoup aimé. On a vu une immense progression. À la fin de l’été, les plongeons et le creux ne lui faisaient plus peur du tout. Du côté du camp de basket, il nous da dit qu’il a aimé. Il n’était pas difficile à lever pour y aller. Par contre comme il n’y avait personne qui parlait le russe et que nous sommes dans un quartier anglophone, j’ai perçu que se débrouiller dans une troisième langue était un challenge.
Benoit a passé une bonne partie de l’été à gérer nos travaux de rénovations, cette fois-ci on a mis le petit à contribution pour la démolition!
À la maison, tout était pas mal similaire à la première année. On a fait quelques sorties à Montréal et visité beaucoup de piscines!
Plusieurs highlights de l’été se sont une fois de plus déroulés lors des rencontres avec les amis du Belarus ☺ Dzianis affectionnait particulièrement deux autres garçons accueillis par nos amis. On les a même surnommés les trois mousquetaires!! Nous avons à tour de rôle effectué différentes sorties avec le trio ☺
Vers la fin de l’été, on était rendus assez à l’aise et on a décidé de partir faire un petit voyage en camping dans ma famille en Ontario avec Dzianis et son ami Radzion. Ça été vraiment une belle aventure! Les garçons ont parlé NON STOP de Montréal à Kingston!!
Le séjour s’est une fois de plus clôturé par un souper au restaurant russe fort apprécié!
Les amis et la famille
Une des choses les plus importantes qui a rendu les séjours de Dzianis formidables la première et la deuxième année, c’est clairement l’accueil et la générosité de nos familles et de nos amis. Il était accueilli avec gentillesse à chaque endroit où on l’a amené. Plusieurs de nos proches en ont profité pour lui payer la traite, que ce soit en faisant un tour de bateau, en allant au magasin de bonbons ou tout simplement en acceptant de jouer à des jeux pendant une période prolongée!
La langue et les défis
Une des choses les plus challengeantes pour nous en tant que famille d’accueil a certainement été la barrière de la langue. Pour tout ce qui est des actions du quotidien, manger, dormir ou se laver, on est arrivé à se comprendre. Il n’y avait pas vraiment de problème. Avec mon mini bagage acquis grâce aux ateliers de russe j’arrivais peut-être un peu mieux à me faire comprendre que Benoit. Dzianis s’est mis à apprendre le français de son côté et semblait capable de nous comprendre chaque jour un peu plus. J’éprouvais un grand plaisir à l’entendre rouler ses R avec son petit accent ☺ Des fois Benoit et moi on lui demandait de nous apprendre des mots en russe et c’est nous qui les répétions avec un accent qui le faisait vraiment rire!
Par contre, quand il arrivait des situations où il y avait des émotions en jeu, c’était plus difficile. Google translate ne faisait pas la job. C’est alors qu’on appelait l’interprète que l’on devait rapidement mettre en contexte. Des fois aussi, Dzianis utilisait la barrière de la langue à son avantage, en faisant semblant de ne pas comprendre les consignes pour ne pas les suivre!
La deuxième année, je me rappelle que d’aller chez le dentiste a été bien plus facile que la première. Dzianis a accepté de se faire plomber une carie, à condition de ne pas se faire geler. On n’en revenait pas! On a appris du coup 1.que ça se pouvait et 2.qu’il avait vraiment peur des piqures!
Un des défis qu’on a rencontré la deuxième année est qu’après avoir vu les amis du Belarus, Dzianis n’était pas très content de revenir à la maison et il boudait quand on allait le chercher. C’est comme si on coupait le party. Considérant tous les efforts de coordination et les déplacements que ça impliquait pour afin qu’il puisse voir ses amis, je me demandais si ça en valait la chandelle. La réponse est oui, car après quelques heures il redevenait le Dzianis qu’on connaissait et il s’amusait avec nous.
En conclusion
Le deuxième séjour a été tellement plus facile que le premier. On se l’était fait dire par des familles d’accueil d’expérience et ça s’est avéré être vrai aussi pour nous. La confiance était établie entre nous et le petit, on était plus à l’aise de s’occuper d’un enfant à temps plein et Dzianis comprenait mieux le français. Bref, il n’était pas parti que j’avais déjà le goût de recommencer. Benoit, de son côté, avait quand même besoin d’une petite pause et on se donnait jusqu’au mois de novembre pour se décider.
Une suite surprenante!
Au milieu de l’automne, on s’est décidé officiellement à refaire l’expérience une troisième fois et on a écrit à Larissa pour lui faire savoir. Quelques heures plus tard, on apprenait que Dzianis était à nouveau partant! Yé!
Vers la mi-novembre, fidèles à notre habitude, on a rencontré nos amis qui cette fois-ci de leur côté avaient décidé de prendre une pause et de ne as accueillir l’été suivant. Étant donné les liens existant entre les mousquetaires, on a écrit à Larissa pour lui demander d’en faire part à Dzianis et de valider avec lui si dans les circonstances, il désirait toujours venir au Canada et de le rassurer que nous allions l’inviter à nouveau une autre année si c’était non. Quelques heures plus tard, la réponse nous est revenue, il préférait passer son tour! Pour ma part, comme j’avais insisté pour revalider son intérêt à la lumière du nouveau contexte, je n’étais pas surprise et je comprenais qu’un ti pou de 9 ans n’aille pas le goût de venir sans ses amis. Benoit de son côté lui trouvait ça un peu plus rough.
On avait déjà commencé notre campagne de financement et annoncé à notre entourage qu’on allait accueillir et j’étais triste de ne pas pouvoir le faire. J’essayais de réfléchir à comment j’allais profiter de l’été sans trop de succès. Un soir de décembre, alors que je prenais une marche toute seule et qu’il neigeait, ça m’est apparu clair! Étant donné que l’argent était déjà à moitié ramassée pou le séjour, qu’on en avait l’envie (pour sûr moi!) et la capacité, on pourrait offrir une place à un autre enfant pour venir améliorer sa santé au Québec même si c’était seulement pour un été. Quelques instants plus tard, j’en ai parlé à Benoit, qui me connaissant, n’était pas tellement surpris ☺ Pour sa part, de prime abord il envisageait assez bien son été de congé. Du coup, il était aussi d’accord avec ma proposition. On a pris un ou deux jours pour réfléchir et on a finalement décidé d’offrir une place pour l’été. Cette fois-ci, on a demandé à Larissa pour une fille d’environ le même âge que Dzianis car on préférait ne pas pouvoir les comparer.
Le 25 décembre 2019, à l’aéroport de Toronto au milieu d’une escale vers la Californie pour notre lune de miel, on a reçu un courriel de SSET avec une photo nous annonçant que Macha viendrait passer l’été avec nous. Je n’aurai pas pu recevoir un plus beau cadeau de Noël!!
